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"Pas trop Dré dzin le pintu"

10 bonnes raisons de skier l’été.

21 Juin 2017 , Rédigé par patchapp Publié dans #ski de rando

Signature éphémère

Signature éphémère

 

- 1 /La météo est agréable : on ski en short + tee-short

- 2 / La neige de névé aussi (si pas trop de vaguelettes), possible avec des skis « allumettes » tellement c’est facile

- 3 / très peu de risque d’avalanche

- 4 / on sort léger : pas besoin du pac arva + pas besoin de gants + pas de change

- 5 / c’est très ludique on chemine astucieusement les dernières langues. C’est terriblement jouissif de dénicher la bonne.

- 6 / calme et sérénité : peu de monde (sur l’iti et au pkg). La montagne juste pour nous !

- 7 / des couleurs, du contraste, des photos sublimes mais aussi des odeurs

- 8 / la possibilité d’une journée pas banale et donc inoubliable pour peu que l’on enchaine avec une baignade

- 9 / bénéficier de l’entrainement de l’hiver : le rythme est encore bon, le placement impeccable

- 10 / possibilité de faire des bivouaques tout aussi inoubliables avec des soleil couchant tardif et des nuits tièdes …mais bon, on peut aussi le faire sans les skis

 

Pour mieux comprendre mes motivations : Le récit de ma dernière sortie le 17/06/17 au Pic blanc du Galibier.

 

7H30 je monte au volant de ma « voiture couchette ». J’ai (très bien) dormi au col de Collomban Noire vers 2400m en face des sommets que je compte bien gravir ce jour.

Le départ de mon trip se situe plus haut au niveau du tunnel du Galibier. En montant je fais un crochet (comme promis la veille) pour dire bonjour à Gégé le berger. Ce dernier a retrouvé ma bouteille de Génépi perdue la veille au soir non loin de sa caravane. « Ben ouais … il a bien fallut fêter nos retrouvailles ! »

 

Je ne m’attarde pas, je suis tendu comme une arbalète vers mon projet d’ascension. Je l’ai repéré soigneusement la veille depuis mon bivouaque, aidé en cela par une bonne connaissance des lieux … je n’en suis pas à mon 1er essais dans ce coin que j’affectionne. Tout cela est bien alléchant !

 

8H00 je réalise mon 1er virages, ce n’est pas commun, je démarre par une petite descente de – 200m. La neige est encore un peu dure dans cette zone d’ombre. Je ne suis pas encore très chaud, voir même encore un peu endormi. Prudence, j’assure, ici la chute est permise mais en cas de pépin personne ne viendra me chercher dans ce goulet perdu … à part peut-être mon berger qui me suit avec ses jumelles.

 

Une fois au niveau du ruisseau de la Lombarde j’attaque la remontée qui me mène jusqu’au sommet du Pic Blanc. Ce passage est vraiment sublime, je passe sous un rocher non loin du ruisseau dans une espèce de défilé puis débouche dans une partie plus large. Ici l’eau s’étale dans le fond du vallon pour former un mini lac sans profondeur. Sur le versant nord la neige est encore bien présente tandis que l’autre versant est vert de chez vert !

Je commence à être bien chaud et je laisse glisser en souplesse mes skis sur une neige mi- molle : c’est l’extase ! J’apprécie chaque instant, j’ai pleinement conscience de ma chance d’évoluer, avec volupté, dans ce décor de rêve. Plus haut j’ai le choix entre 2 itinéraires. Celui de droite est légèrement déneigé sur le haut mais me conduit directement dans la face Nord. J’ai fait le bon choix car la 2 iem possibilité (donc sur la gauche) conduit dans la face sud qui elle est complétement sèche.

 

Le final menant au sommet du Pic ne manque pas de piment dans une pente dépassant le 35°. La consistance de la neige varie rapidement d’un passage à l’autre. N’ayant pas pris les couteaux (ni même les crampons) je dois choisir la neige la plus compacte pour ne pas partir en glissade sur mes appuis. Je pose les skis à 20 mètres du sommet et ça y est je suis enfin à l’objectif pour admirer le panorama ! Je prends mon temps en ravitaillant tranquillement, savourant la vue sur les Aiguilles d’Arves et la Meige toutes proches. Cette montée a été trop courte , je cherche d’autres possibilités pour prolonger le plaisir. Non loin une belle pente me tends les bras. J’observe de belles traces provenant d’un skieur solitaire que j’ai croisé tout à l’heure.

 

La descente permettant de rejoindre le départ de ce 2iem sommet est agréable et vite avalée. Je rempli ma gourde dans la rivière et « rephoque » tranquillement, il commence à faire chaud malgré ma tenue légère (short, casquettes et maillot). Ici la pente se redresse rapidement mais l’exposition est nulle et donc sans danger. Une fois de plus, il ne me manque que quelques mètres de neige pour gagner le sommet à ski. Depuis le sommet j’observe l’agitation du col du Galibier. En effet, dans mon cheminement improvisé je me suis considérablement rapproché de ce dernier. D’ici j’entends le vacarme des motos. Il faut dire qu’ à Valloire ce weekend end il y a une concentration d’Arley Davidson. Leur moteur à échappement libre, aussi caractéristique que bruyant, est très (trop) perceptible depuis mon perchoir. Bizarrement, alors que je bénéficie d’un calme absolu depuis plus de 3H00, je suis attiré par cette effervescence. Cela doit provenir de mon gout du contraste (ma passion pour le ski d’été l’attestant).

 

Donc me voilà reparti en descente sur le chemin du retour. La partie haute tutoyant le 35° en neige mi-dure, répondant parfaitement à mes aspirations du moment Plus bas je me trouve à nouveau dans le beau vallon du départ après une belle descente malheureusement trop courte. Je reste attentif à la rivière toute proche à main gauche, la rupture d’un pont de neige me plongerait quelques mètres plus bas dans l’eau. Pour retrouver ma voiture je dois encore gravir les + 200m du goulet de départ. La neige, toujours assez consistante, ainsi que le désir paradoxale de retrouver l’effervescence m’incitent à continuer jusqu’au col du Galibier.

 

Pétard ! sans aucune transition je change d’univers ! Le col est pris d’assaut par au moins 300 motards chevauchant bruyamment leur Arley. Les voitures n’ont pas droit de cité, tout est bloqué par les motards, sauf quelques cyclistes désabusés et moi … le skieur fou !

Je pénètre bizarrement délicieusement dans cette ambiance irréelle . Est-ce les 4 heures d’efforts, l’altitude ou le claquements des échappements libres ?

J’ai la chair de poule tellement c’est fort, pour un peu je verserais une larme tellement je suis pris d’émotion. Les motards eux restent stoïques pour la plupart, ils ont pris possessions des lieux. Je les trouvent plutôt sympas malgré leur barbichettes pointus et leur nombreux tatouages style ZZTOP. Je nage en plein rêve, déambulant parmi les bécanes à 2650m, sous un soleil radieux : quelle douce sensation ! Skis à la main je prends la pause photo avec quelques motards souriants et hilare de cette rencontre insolite.

 

Pleins d’ondes ultras positives je rechausse mes skis juste sous la route sous le regard médusé de quelques badauds. Dans une neige toujours ad dock j’enchaine avec allégresse mes derniers virages de la saison : « ça tourne tout seul ! ». Au niveau du tunnel je me retourne pour apprécier ma signature (éphémère) sous le col du Galibier. Sur une neige un peu grisâtre mes derniers virages (bien réguliers) ressortent très clairement. « Good job ! » me dis-je en substance.

 

Pour parachever mon plaisir il ne me restent plus qu’à rejoindre mon ami le berger pour partager mon repas et refaire un peu le monde. Avant cela je récupère mes bières, je les avais bien planquées dans le névé. La saison de ski est terminée, et je l’ai achevé sur cette très bonne note.

Longue vie au ski d’été !

 

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